RDC/Covid-19: Target a signé un article dans la revue Research World sur les perspectives des études de marchés
Serge Mumbu (General Manager) et Arlette Leumbou (Senior Market Analyst) ont publié un article analysant la pratique des études de marchés en RDC dans le contexte de la crise sanitaire liée a la Covid-19. Tous les secteurs de la vie ont été touchés y compris celui des études de marchés. Selon les deux experts, le domaine des études de marchés survivra en RDC malgré la pandémie.
La République Démocratique du Congo a enregistré son premier cas de coronavirus le 10 mars 2020. Le gouvernement a immédiatement réagi en prenant de mesures restrictives pour ralentir la propagation du virus dans le pays. Ces décisions ont impacté négativement tous les secteurs dont celui des études de marchés ou encore le domaine de la recherche. Beaucoup de cabinets d'études ont dû recourir à d’autres méthodes inadaptées à la RDC pour continuer à travailler pendant le moment de crise. ESOMAR, l’Association Mondiale des Professionnels d’Etudes de Marché pense que le secteur survivra parce que les clients ont toujours besoin de données et d'informations pour la croissance de leurs entreprises ou organisations.
Le face-à-face reste dominant en RDC comme méthode de collecte de données. Plusieurs facteurs expliquent cette domination de la méthode face-à-face dans la collecte des données et les difficultés qui ont pesé sur l’utilisation des enquêtes en ligne pendant cette période de crise :
La faible pénétration d'Internet selon le rapport ARPTC (Autorité de Régulation des Postes et Télécommunications en RDC). Il s'agit d'une menace pour l'échantillonnage en ligne, car cibler uniquement les utilisateurs d'Internet pour les études de consommation manquera de représentativité. Le niveau d'alphabétisation selon la revue mondiale de l’alphabétisation est de 77%.
Les enquêteurs ont encore du mal à administrer partout le questionnaire en face à face en français car les langues nationales sont les plus parlées. Il est évident que les sondages en ligne auprès des consommateurs seront un défi majeur en termes de compréhension des questions. Seuls les sondages B2B et ceux qui ciblent une classe sociale élevée peuvent être facilement remplis en ligne.
Manque de données sur les répondants. Obtenir une base des données cohérente et représentative des e-mails et des numéros de téléphone WhatsApp est un grand défi; Les utilisateurs d’internet sur mobiles n'ont pas systématiquement une adresse électronique; Peu d'internautes ont une adresse e-mail fonctionnelle et d'autres ont oublié leur mot de passe ou ne l'ont pas. Le coût d'Internet est perçu comme élevé par rapport au niveau de vie des populations.
Toutes ces situations handicapent la recherche en ligne, et des clients doutent de la capacité des agences locales à continuer à collecter de données. Certaines tentent de les surmonter et d’autres quittent le secteur de la recherche pour d’autres services en dehors de la recherche tels que la force de vente ou la publicité. Les membres d’ESOMAR sont conviés à rester concentrés sur les principes du code ICC / ESOMAR ou à chercher à se diversifier pour assurer leur pérennité. Une migration progressive doit être aussi établie et soigneusement suivie pour survivre. Du face-à-face à CATI, puis de CATI à Online.
Les agences ont adopté de nouvelles méthodes de recherche pendant cette pandémie qui sont: le CATI à domicile a été l'une des alternatives ; les enquêteurs appellent les répondants depuis leur domicile, mais des mesures supplémentaires de contrôle de la qualité (100%) doivent être prises. Il est suggéré aux clients de consacrer plus de temps aux projets face-to-face pour compenser les taux de non-réponse.
Assurer les clients sur le respect des mesures sanitaires lors du travail sur terrain (respect de la distanciation sociale, port de masques, utilisation de gants, désinfectants pour les mains et thermomètres numériques).
Il ne faut pas oublier que la recherche qualitative en ligne n’est pas en reste ; elle doit aussi survivre mais à sa manière - recrutement en face-à-face visant à former le répondant sur une application en ligne (installation et utilisation).
L'un des principaux défis de la collecte de données en RD Congo est son coût élevé. La gestion de la logistique est compliquée car de nombreuses villes ne sont accessibles que par avion, et les billets d'avion sont chers, le coût de la vie est également très élevé (Kinshasa est la quatrième ville africaine la plus chère où les transports, la location de salles, les salaires, etc. sont élevés).
Entre les deux méthodologies, celle réalisée en ligne est un moyen de réduire les coûts et d'aider les clients à économiser leur budget de recherche et à l'utiliser efficacement. Cependant, d'autres types de projets tels que les emballages et les tests de produits, qui sont généralement commandés, nécessitent un face-à-face.
L'intégralité de l'article est à retrouver ici.
Mardi, 28 Juillet, 2020 - 14:15